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Article publié le 23 novembre 2018 et visité 6365 fois. | |
Sans doute êtes-vous déjà nombreux à posséder un composteur et êtes-vous devenus des "pros" du compostage. Cet article n’a donc pour but que de convaincre les derniers nonchalants à ne plus encombrer les poubelles avec les déchets verts, à rappeler quelques principes de base et à échanger des "tuyaux"... Vous possédez sûrement un de ces conteneurs en plastique vert horizon qu’ Orléans-Métropole vous a fourni contre bons soins à l’issue d’une séance explicative et assorti d’une notice très bien faite. Ce temple de Cérès des temps modernes trône maintenant dans un coin ombragé de votre jardin et vous y faites de fréquentes et riches offrandes : tontes et tailles vertes du jardin (pas de plantes malades ni d’herbe montée à graines), branchettes broyées ou retaillées (cisaille, tondeuse) ; diamètre 1 cm maxi, si vous voulez une décomposition rapide et un tas facile à retourner, terre des pots et jardinières en petite quantité, épluchures de fruits et de légumes, fleurs fanées, restes de table (pas de viande ni de poisson...beurk ! ni de graisse qui ne se décompose pas, peu de pain et en petits morceaux), cartons et papiers déchirés, sans encre d’imprimerie... etc Le bon sens et l’observation vous guideront (vous n’auriez pas l’idée d’y mettre du verre ou du plastique !), sachant que ce sont les matières organiques qui se décomposent et pas le reste. Pour que vous soyez fier de votre réussite et que vous ayez en quelques mois un paillis riche à étendre sur vos massifs ou au potager, il faut respecter quelques règles simples : alterner les éléments fins (gazon) et les éléments plus grossiers (tiges fanées des vivaces), alterner le sec (boîtes à oeufs déchirées, feuilles mortes) et le mouillé (fruits tombés, excédents du potager, filtres à café), l’ensemble représenté par 1/3 de matières carbonées (bois, papier) et 2/3 de matières azotées (déchets verts), ...et bien mélanger tout cela souvent, au fur et à mesure qu’on rajoute des matériaux : ce point est essentiel ! Ainsi, vous sentirez rapidement la chaleur monter au centre du tas, vous verrez un terreau noir apparaître entre les morceaux plus grossiers et des immigrants divers arriver à la conquête de ce nouveau continent ( cloportes, limaces, moucherons, escargots et animalcules de toutes sortes : ils sont là pour travailler, faites-leur bon accueil ! ), jusqu’au jour béni où les vers rouges envahiront le tas, finissant le travail pour vous livrer, clef en main et sans réclamer de salaire...!, un humus du plus bel aspect et fleurant bon le sous-bois. Le couvercle vous assurera une humidité optimum (sachant qu’il faut arroser souvent pour que l’ensemble reste bien humide...mais pas détrempé), couvercle qui garantira éventuellement vos voisins d’une odeur douteuse, mais un compost bien mené ne sent absolument rien ! Si ce n’était pas le cas, aérez en retournant le tas et ajoutez des matières sèches. Attention au gazon qui pourrit en se tassant et sent alors très mauvais : à n’incorporer que progressivement et après quelques jours de séchage à l’air libre. Quand la température extérieure augmente et que vous avez l’opportunité d’ajouter une assez grande quantité de déchets verts en une seule fois, il sera bon de répandre une poignée d’activateur de compost (compatible Bio, achat en jardinerie) ; ensuite, remuez et arrosez copieusement : effet garanti ! Pour un compost tout à fait naturel les feuilles de consoude (ornementale ou sauvage), les orties, l’achillée mille-feuille ont également cette vertu. Ce que vous auriez envie de mettre, mais qu’il faut éviter : les coquilles d’oeuf, les coquilles de noix ou de noisettes, les coquilles de moules ou d’huîtres, les noyaux de fruits, même broyés : ne se décomposent pas, mais finissent très lentement par s’user et peuvent alléger les terres lourdes (l’esthétique n’y trouve pas son compte !), les peaux d’agrume (les traitements fongicides contrarient moisissures naturelles et bactéries, décomposition par ailleurs assez lente), les épluchures de pommes de terre traitées anti-germes... ... et d’une façon générale tous déchets contenant des substances potentiellement nocives pour notre santé et qui vont se retrouver dans le sol : plantes traitées, colorants, colles ou encres des papiers....etc. Quitte à soigner son compost, au moins qu’il soit sain et prêt pour un jardin 100% bio ! Attention aux déjections ou litières animales qui peuvent contenir des bactéries pathogènes : attendre une bonne décomposition avant d’utiliser ce compost pour le potager ; une salade pousse en quelques semaines et se mange crue ! Voilà un premier tour d’horizon : à vous maintenant de nous faire part dans ce forum de votre expérience ou des problèmes que vous auriez rencontrés... |
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